l’abstraction des sentiments

Pour ébranler irrémédiablement un cœur, le Destin n’a pas toujours besoin de [...] déployer une force brutale [...] son indomptable volonté formatrice éprouve un plaisir particulier à faire naitre d’un motif futile la destruction.
— Stefan Zweig, Destruction d’un cœur

Peut-être que quelques mots de plus pourront vous aider à toucher des lèvres tout ce que je n’ai pas su écrire...

Tout d’abord, les choix que j’ai fait doivent surtout vous emmener au creux de dunes infinies ; des dunes qui, comme le mascaret, n’ont de cesse que d’effacer les traces laissées, de les remodeler en lignes épurées, effaçant tout du même coup et ne laissant agoniser, en quelques mirages lointains, que l’idée d’une conscience humaine en devenir.

Ensuite, l’écriture sera sobre pour libérer les mots de l’éblouissement des formes et leur offrir ainsi une existence propre mais éphémère au creux d’un désert meurtrier. L’odeur d’un café léger et d’un carré de chocolat viendra se mélanger aux parfums de mon enfance, ceux du chèvrefeuille et de la rosée. La lumière sera diffuse et apaisante comme celle d’un feu de cheminée.

Vous n’entendez plus que le bois qui crépite, et les ombres qui dansent sur les murs ne sont qu’une invitation à voyager au creux de dunes infinies.

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l’art c’est l’abandon